... a toujours tort devant une poule*
Marchandes de boissons et de citrons, Boulevard triomphal - avril 2010
La suite de ce billet là.
Notre opinion sur l'autorité a beaucoup évolué depuis que nous vivons sur le fil, et peut-être que les termes que j'emploierai vous paraîtront déplacés si vous les lisez au Nord. On essaye constamment de se positionner par rapport à l'autre pour lui donner les moyens de réagir correctement et l'on se retrouve à utiliser un vocabulaire que l'on aurait jamais imaginé pensable quelques mois auparavant. Pour la fée A., nous sommes 'Madame' et 'Monsieur' et lorsque je lui demande un service pour le grand-monsieur-en-costume, je lui dis que "'Monsieur' a besoin que vous fassiez cela". C'est complètement old school.
En tout cas, nous partageons désormais en grande partie les positions d'Albert Schweitzer qui considère qu'il est leur frère, mais leur frère "aîné". Pour lui, il est important d'allier la bonté à l'autorité, la plus grande cordialité peut s'accorder avec le maintien de la déférence. La préservation d'un certain ascendant n'est même possible qu'à cette condition. Et effectivement, on respecte naturellement celui qui représente une certaine personnalité qui allie la bonté et la justice, celui qui semble meilleur que soi.
Nous nous efforçons donc avec notre personnel de maison et les personnes que nous cotoyons d'être des personnes sûres, sur qui on peut s'appuyer et qui savent de quoi elles parlent. Mais il y a l'idéal à atteindre et les couacs de la réalité, ce n'est pas toujours évident d'être un élément de référence stable et respectueux. Personne n'a jamais les clefs pour tout. Nous doutons souvent, nous nous trompons surement beaucoup aussi.
Et vous quels sont vos trucs, en matière d'autorité ?
* Le grain de maïs a toujours tort devant une poule, proverbe béninois qui aurait sûrement beaucoup plu à Jean-Jacques Rousseau pour son Contrat social.