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Les funambules
12 septembre 2009

Reprise des négociations

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Campagne électorale / Un homme "neuf", 9 provinces, 2009 - septembre 2009

Dimanche 30 août. Une seule élection, "plus que" 18 candidats et un seul tour.
Lundi 31 août. Un seul fauteuil de président mais trois favoris qui s'autoproclament vainqueurs.
Mardi 1er septembre. Le matériel de transmission de la chaîne de télévision d'un candidat a été détruit (mitraillé par des hommes cagoulés ? Interruption de l'émetteur suite à la diffusion de propos incitant à la violence ?)
Mercredi 2 septembre. Sit-in des opposants au fils devant les locaux de la commission électorale, dispersé dans la nuit, à coups de matraque et de gaz lacrymogènes, un opposant blessé à la tête et à l'épaule. Suspension des SMS chez les trois opérateurs de téléphonie mobile.
Jeudi 3 septembre. Annonce de la victoire du fils par la commission électorale. Nombreux incidents dans la capitale administrative et le poumon économique du pays (2e ville du pays*). Dans la capitale économique : attaque de la prison et libération des prisonniers, édification de barricades à l'aide de carcasses de voitures, incendie du consulat de France et destruction du centre culturel, sportif et social de l'entreprise pétrolière française et d'un bâtiment d'une autre entreprise franco-américaine, pillage des magasins majoritairement tenus par des libanais et des immigrés d'Afrique de l'ouest. Evacuation de la moitié des salariés étrangers de l'entreprise pétrolière française vers la capitale administrative, sans arrêter la production du brut. Mise en place d'un couvre-feu et fermeture de l'aéroport. Dans la capitale administrative : quelques incidents dans les deux principaux matitis, déploiement des forces de l'ordre dans la rue.
Vendredi 4 septembre. Reconnaissance par la Cour Constitutionnelle de la victoire du fils. Nuit particulièrement violente dans la 2e ville du pays.
Samedi 5 septembre. 3e nuit d'émeutes dans la 2e ville du pays. Officiellement, 3 morts.
Dimanche 6 septembre. Retour au calme dans les deux villes, réouverture des commerces, reprise de la circulation automobile, diminution de la présence militaire. 
Lundi 7 septembre. Demande de recomptage des voix par l'opposition. Reconnaissance officielle de la victoire du fils par la Libye, le Cameroun, le Maroc et la France (le 1er dirigeant occidental).

Si vous voulez vous faire une opinion, je vous conseille de lire le Courrier International ou Jeune Afrique, ou au moins cet article . En tout cas, je ne crois pas que les pays occidentaux puissent en sortir grandis.

Aujourd'hui, rien à signaler. La ville est d'un calme olympien, un samedi normal. Beaucoup moins de militaires dans la rue qu'à notre départ, pas d'attroupements, pas de manque d'approvisionnements dans les magasins que nous fréquentons, les prix sont restés à peu près stables. Quelques coupures d'électricité de plus ou moins une demi-heure (mais c'est classique). Trois jours de ville morte à la demande de l'opposition à partir de lundi, nous verrons ce que cela va donner.
C'est comme s'il ne s'était rien passé.

* A propos de la 2e ville du pays. Capitale industrielle et économique du pays, située à 140 km de la capitale administrative, sur une presqu'île au milieu de la forêt équatoriale, aucune liaison viaire entre les deux pôles (elle n'est accessible que par bateau ou avion). Capitale pétrolière, siège des infrastructures des industries qui extraient l'or noir et en particulier de l'industrie pétrolière française (dont la fille de l'ancien président est la vice-présidente). Une ville dont la structure urbaine a conservée son modèle colonial : donc aucune mixité urbaine ou sociale, une ville coupée en deux, avec d'un côté "la ville blanche" (les lieux d'emploi, les résidences des expatriés à côté des élites du pays, au sud au bord de la baie), une énorme artère routière et de l'autre côté, les quartiers "indigènes" (où vivent près de 50 000 habitants, la plupart ouvriers dans les industries pétrolières). Pratiquement aucune retombée économique de l'or noir extrait qui représente pourtant plus de 50% du PIB du pays.

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